Les amis des lombrics ont visité la compostière de Montremond

6 Novembre 2019 , Rédigé par Robert Thivolle Publié dans #A découvrir

L'idée a germé lors de notre assemblée Générale du 20 avril 2019, plusieurs adhérents ont souhaité faire cette visite suite aux rumeurs que des boues d'épuration, urbaines et industrielles sont incorporées aux déchets verts et pour connaître la cause des odeurs ressenties dans la proche région de la plateforme.

Rendez-vous est pris pour le 26 octobre, à partir de 10 heures.

La visite est commentée par Loïs POINT, président de l'entreprise. C'est dans le contexte actuel de réduction et du recyclage de déchets de toute nature que cette PME a vu le jour en 2008. Elle respecte comme fil conducteur la transformation des déchets organiques en valorisation agricole.

Le processus de fabrication est très contrôlé, depuis l'entrée des déchets jusqu'à la vente, par des normes environnementales, contraintes et obligations gouvernementales (Agence der l'eau, Chambre d'Agriculture, Préfecture...) Un rapport est fourni obligatoirement une fois pas an.

La visite s'effectue dans le sens du travail de compostage.

Le site est de 5 ha clôturés dont 2,5 ha goudronnés pour être étanche aux jus d'écoulement et pouvoir les récupérer dans des bassins creusés à cet effet pour éviter toute pollution.

Professionnels, collectivités et particuliers apportent leurs déchets de tailles de haies, d'élagage, de tontes, feuilles mortes, déchets de céréales, boues de stations d'épuration et de traitement des eaux... sur la plateforme ; chaque apport fait l'objet d'une pesée, d'une identification des déchets, les indésirables (plastiques, ferraille...) étant écartés. L'entreprise reçoit par an environ 27.000 T tous déchets confondus dont 18 000 T de boues et produit 10.000 T de compost qui est recyclé localement sur près de 1.000 ha de culture céréalière. Le procédé de compostage dégrade énormément les matières dites "polluantes".

Ces déchets sont ensuite broyés, arrosés et mélangés entre eux à l'aide d'une chargeuse articulée afin d'obtenir un sous-produit homogène, puis sont mis en andains qui sont retournés régulièrement pour fournir l'oxygène nécessaire aux micro-organismes. Cette fermentation dure

environ 4 mois ; dans un premier temps, les bactéries dégradent la matière la plus tendre, permettent une élévation de la température puis apparaissent les champignons qui s'attaquent aux matières plus ligneuses. Il n'y a pas de vers rouges comme dans le compost domestique, juste des micro-organismes. Le produit obtenu atteint un développement complet avec la même biodégradabilité que celle du sol de la forêt et ne présente, d'après le responsable aucun risque pour les cultures. Avant d'être commercialisé, il est criblé afin d'obtenir un compost final fin et homogène et subit une série d'analyses afin de déterminer sa valeur agronomique.

Les odeurs ressenties ne sont pas forcément due aux boues incorporées mais apparaissent lorsque les andains sont retournés ; un nouveau processus va permettre de réduire considérablement ces mauvaises odeurs tout en améliorant la qualité du compost final.

La culture du miscanthus sur 2 ha (sorte de roseau qui repousse chaque année) permet de proposer un paillis de très bonne tenue, avec une bonne retenue d'eau.